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Vendée Globe : coup dur pour Paul Meilhat

Depuis qu’il a constaté que le vérin de quille de SMA était fissuré sur 40 cm, Paul Meilhat fait route vers le Nord. S’il a pu stabiliser la quille grâce à un système de sécurité, Paul n’envisage pas de poursuivre la course dans ces conditions. On en saura plus dans la journée sur la suite des événements… Thomas Ruyant est en sécurité dans le petit port de Bluff, au Sud de la Nouvelle-Zélande : il a sauvé son bateau. Les concurrents toujours en lice, d’Armel Le Cléac’h à Sébastien Destremau, bénéficient de conditions maniables, quoi que parfois toniques…

Une bonne et une mauvaise nouvelle ce matin. Commençons par la bonne : Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine) est parvenu à rallier le port de Bluff, dans le Sud de la Nouvelle-Zélande. Le marin est sain et sauf. Son bateau a été très endommagé par la violente collision avec un OFNI, mais il est sauvé. « Je suis partagé entre une immense tristesse, et le soulagement. Je ramène un bateau très sérieusement blessé, mon Vendée Globe est terminé et je ne remonterai pas le chenal des Sables! Mais j’étais bien dans ma course avant cet incident », a déclaré Thomas à son arrivée.
La mauvaise nouvelle nous vient de Paul Meilhat (SMA). Depuis son avarie de vérin de quille constatée hier, Paul a mis sa course entre parenthèses. Toute la nuit, il a continué à faire cap au Nord/Nord-Ouest, à une vitesse de 8 à 10 nœuds. « J’ai réussi à sécuriser la quille dans l’axe grâce à un système de sécurité », racontait-il hier soir. «Tout le système hydraulique du vérin est inopérant, donc, la quille peut se balader à 45 degrés d’un bord sur l’autre si elle n’est pas maintenue dans l’axe. Mais cela crée des contraintes énormes et s’il y a de la mer, il peut y avoir du jeu. Ma priorité est de préserver le bateau. » On en saura plus dans les heures qui viennent sur les intentions de Paul…

Armel Le Cléac’h fait cavalier seul vers le Cap Horn

Des conditions maniables pour le reste de la flotte Dans un vent de sud-Ouest d’environ 25 nœuds, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) poursuit son cavalier seul vers le cap Horn avec ce matin un bon matelas de plus de 500 milles d’avance sur Alex Thomson (Hugo Boss). Armel est attendu après-demain, vendredi, au cap Horn. Des heures meilleures sont à venir pour son chasseur britannique qui, grâce à une bascule de vent dans la journée, va pouvoir naviguer tribord amures, et donc s’appuyer sur le foil encore en place sur son IMOCA60.

Désormais bien installé sur le podium provisoire, Jérémie Beyou (Maître CoQ) bénéficient lui aussi de conditions favorables à la glisse, toujours calé en arrière d’une dépression qui va l’accompagner aujourd’hui. Plus de 400 milles derrière, Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) poursuit sa folle remontée. Il a (encore) été le plus rapide ces dernières 24 heures (489 milles parcourus !). Il est ce matin en arrière d’une dorsale qui le ralentit légèrement. Mais il va retoucher du vent plus fort dans la journée car une dépression va le rattraper. Une dépression dans laquelle évoluent ses deux poursuivants, Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent). Ces deux marins ont empanné vers 23h hier et bénéficient d’un bon flux de Sud-Ouest.

Pas moins de 700 milles derrière Louis Burton (8e sur Bureau Vallée), c’est le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary) qui a fait face aux conditions les plus fortes cette nuit : vent de 45-50 nœuds d’Ouest/Sud-Ouest, creux de 5 à 6 mètres. Le Hongrois navigue depuis hier dans le Pacifique et il a dépassé la mi-parcours. Son ancien compagnon de route Stéphane Le Diraison (Compagnie du Lit-Boulogne Billancourt) s’arme de patience : il fait toujours route vers Melbourne sous gréement de fortune, dans un vent mollissant…

Conrad Colman (Foresight Natural Energy) sera le prochain concurrent à passer dans le Pacifique. Il négocie une zone de transition mais il retouchera du vent la nuit prochaine. Derrière Arnaud Boissières (La Mie Câline) qui a probablement passé une bonne partie de la nuit à bricoler pour régler son problème de têtière de grand-voile, cinq coureurs se tiennent en un peu plus de 100 milles. Après Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), Alan Roura (La Fabrique) puis Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland), deux autres marins ont franchi hier soir le cap Leeuwin : Rich Wilson (Great American IV, à 21h43) et Eric Bellion (CommeUnSeulHomme, à 23h58). Quant aux concurrents qui ferment la marche, ils continuent à mettre du Nord dans leur route pour éviter le gros d’une violente dépression. Mais à l’instar de Pieter Heerema (No Way Back), Didac Costa (One Planet One Ocean), Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) et Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) ne devraient pas tarder à empanner et à faire cap à l’Est pour franchir à leur tour le deuxième grand cap du tour du monde en solo.

Photo Yvan Zedda / St Michel-Virbac / Vendée Globe