Dracenie

Le Harcelement Moral

Le harcèlement moral au travail est désormais défini par un nouvel article du Code du travail qui interdit les “agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salarié, à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel” (article L122-49 du Code du travail).

Toute rupture du contrat de travail ou sanction qui reposerait sur une pratique de harcèlement moral est nulle de plein droit. Le Code pénal prévoit une sanction d’un an d’emprisonnement et de 15 000 €uros d’amende.

Les stratagèmes du “harceleur”

Ce qui rend le “harceleur” particulièrement nuisible, c’est qu’il n’agit jamais à découvert et exerce son impitoyable violence à “bas bruit”. Avant même d’avoir compris ce qui lui arrive, sa victime ne peut plus s’exprimer, ni se défendre car ce qu’elle subit est impalpable, indicible.
En public, le “harceleur” use de son charme et de ses grandes facultés d’adaptation pour gagner l’auditoire et provoquer sa victime en toute impunité, par petites touches à peine perceptibles : sous-entendus humiliants, humour sarcastique, faux-semblants de civilité, de brimades à répétition, agressions non verbales (gestes, regards méprisants, soupirs)…
Ses propos, ses reproches sont souvent si flous qu’ils laissent la place à toutes les interprétations possibles ; il manie le demi-mensonge et le paradoxe à merveille et ne s’explique jamais directement sur rien. Il ne communique pas car lui seul sait ce qu’il y a à dire et à penser…

Attaques en privé

Envahie par la peur et la culpabilité (”Qu’ai-je fait de mal pour mériter ça ?”), souvent isolée du reste du groupe, sa victime est tétanisée, privée de ses ressources habituelles. Mais c’est encore en privé que le “harceleur” s’avère le plus terrifiant, surtout si sa victime a des velléités de rébellion : injures grossières, attaques sur la personne, son physique, son intimité, menaces (de renvoi, de perte de salaire, de mort quelquefois)… Sans témoin, tout lui est permis ; il exerce alors sa terreur sans retenue. Menacée dans son statut, son emploi, mais aussi dans son être, sa victime est acculée, impuissante ; si ce “jeu” dure trop longtemps et que rien ne vient l’aider à réagir, elle n’aura bientôt plus les moyens de se soustraire à son agresseur.
Autant dire qu’à ce stade, les intérêts de l’entreprise et ceux du groupe ne sont plus de mise. Ce qui se “joue” tient de la pathologie du “harceleur” (la perversion) et le but qu’il poursuit est en marge de tout “bon sens”.

Quand le masque tombe…

Derrière le visage du harceleur se cache un être avide de reconnaissance et de pouvoir. Pour les conserver ou masquer son incompétence, il est prêt à éliminer tout ce qui pourrait y faire obstacle. Il va alors choisir une victime, un “bouc émissaire”, pas comme on le croit souvent, quelqu’un de plus faible que les autres mais plutôt quelqu’un de consciencieux, de lucide et donc inquiétant pour lui.
Le harceleur excelle dans l’art de détecter le point faible, la faille qu’il va pouvoir exploiter pour anéantir les défenses de sa victime ; c’est là qu’il va l’attaquer s’appliquant à insinuer le doute (en elle et chez les autres) sur ses compétences, sa valeur personnelle. Ceci jusqu’à ce qu’elle perde tous ses moyens. Empêché de penser, de comprendre, de réagir, l’agressé est poussé à la faute, ce qui justifie à la fois l’attitude de l’agresseur et le silence de l’entourage.
Si rien ne vient lui faire obstacle, les choses ne cesseront qu’avec la capitulation de la victime (départ, longue maladie pour dépression, troubles psychosomatiques graves…).

Pour se sentir le plus fort, le harceleur a besoin d’un autre à tenir en son pouvoir. S’il ne peut le corrompre, il lui faut le réduire à néant. C’est difficile à concevoir, mais c’est à transformer sa victime en marionnettes, à la dévitaliser, à l’anéantir, qu’il trouve sa plus grande jouissance.

(source : doctissimo.fr)
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